Depuis le début de la guerre, des milliers de personnes ayant besoin de protection sont arrivées en Suisse après avoir fui l’Ukraine. Environ un tiers d’entre elles sont des enfants et des jeunes qui bénéficient tous du droit fondamental à l’éducation garanti par la Constitution indépendamment de leur nationalité et de leur statut de séjour.
Grâce à l’expérience acquise lors de précédents afflux de réfugiés, les cantons, les communes et les écoles sont en mesure de réagir rapidement pour assurer l’intégration scolaire des enfants et des jeunes concernés dans les meilleurs délais.
Ces derniers jours et semaines, des milliers de personnes à protéger sont arrivées en Suisse en provenance d’Ukraine, dont de nombreux enfants et adolescents en âge scolaire. Le statut de protection S qui leur est accordé leur confère un droit de séjour en Suisse limité à un an dans un premier temps. Avoir accès à l’école est particulièrement important pour leur bien-être. En Suisse, la Constitution fédérale garantit à tous les enfants le droit fondamental à l’éducation indépendamment de leur nationalité ou de leur statut de séjour. Elle stipule également que l’école est obligatoire. Ainsi, tous les enfants et les jeunes qui séjournent pendant une certaine durée en Suisse sont tenus d’aller à l’école et ils y ont accès gratuitement.
L’instruction publique est du ressort des 26 cantons et des communes qui les composent. Ils sont responsables de l’intégration des enfants et des jeunes en provenance d’Ukraine dans les structures ordinaires de l’école. Ils se chargent donc d’organiser l’enseignement, de mettre à disposition des locaux, d’assurer l’intégration dans des classes ordinaires ou séparées et de faire éventuellement appel au soutien d’enseignants ukrainiens dans divers domaines. Des échanges au niveau opérationnel ont lieu régulièrement entre les cantons.
Pendant leur séjour dans un centre de transit cantonal, les enfants et les jeunes reçoivent déjà un enseignement. Après leur attribution à un canton et dès qu’ils sont domiciliés dans une commune, ils sont intégrés dans une classe ordinaire et reçoivent en complément un cours intensif dans la langue de scolarisation comme deuxième langue (selon la région linguistique, l’allemand, le français ou l’italien) ou sont placés pendant un certain temps dans une classe pour allophones. Les décisions à cet égard sont prises au niveau de la commune. Tous les enfants sont scolarisés sur leur lieu de résidence. Cela vaut également pour les familles qui s’installent de leur propre initiative dans une commune.
Personne ne connaît mieux la situation sur le terrain que les cantons, les communes et les écoles. Peu après l’arrivée des premiers enfants et jeunes en provenance d’Ukraine, de nombreuses localités les ont scolarisés sans délai. Certaines écoles ont accueilli en toute simplicité les enfants qui se sont présentés dans leurs locaux et leur ont permis de participer aux cours sans être enregistrés. Le fédéralisme, avec ses structures décentralisées, fortes et autonomes, démontre ici ses vertus: les écoles peuvent agir rapidement et ne doivent pas attendre que toutes les modalités de l’accueil des réfugiés aient été définies au niveau national. L’objectif n’est pas de faire partout la même chose, mais de faire ce qu’il faut, de trouver une solution adaptée à la situation locale.
La Suisse a connu de nombreux afflux de réfugiés de plus ou moins grande importance, notamment en 2015 en raison de la guerre en Syrie. Elle a eu maintes fois l’occasion de tester ses dispositifs de scolarisation des enfants et des jeunes réfugiés et les procédures sont en place depuis longtemps. Malgré les défis importants auxquels ils doivent faire face aujourd’hui, notamment en raison du nombre de réfugiés et de la barrière linguistique, les cantons, les communes et les écoles savent comment agir et appliquer les solutions qui ont fait leurs preuves par le passé. Grâce à l’expérience qu’ils ont acquise et aux structures dont ils disposent, les cantons, les communes et les écoles prennent les mesures adéquates pour assurer la scolarisation des enfants et des jeunes à protéger.
Il est impossible de savoir exactement le nombre d’enfants et de jeunes qui arriveront en Suisse dans les semaines et les mois à venir et devront être intégrés dans le système éducatif. De toute façon, il faudra davantage d’enseignantes et enseignants. À cet égard, des solutions se dessinent: de nombreux enseignants et enseignantes sont prêts à apporter une aide immédiate en augmentant leur taux d’activité; d’autres, au bénéfice d’une décharge horaire due à leur âge, sont d’accord de travailler davantage et d’autres encore, déjà à la retraite, envisagent de reprendre leur activité. De plus, des enseignants venant d’Ukraine ont également offert leurs services aux autorités et aux écoles pour apporter leur soutien à titre bénévole en tant que traducteurs, interprètes ou conseillers.