Fin avril 2024, une délégation suisse a participé à une Conférence des Ministres de l’éducation en Singapour. La particularité de cette réunion ministérielle qui est organisée par l’OCDE depuis 2011: les ministres de chaque pays sont accompagnés de représentantes et représentants des syndicats et des associations de cheffes et chefs d’établissements scolaires, comme nous l’explique Bernard Wicht.

Du 21 au 24 avril 2024, une délégation conduite par M. Martial Courtet, ministre de l’éducation du canton du Jura, a représenté la Suisse au Sommet de la fonction enseignante, à Singapour. Il s’agit d’une Conférence des Ministres de l’éducation organisée chaque année depuis 2011 par l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) dont la Suisse fait partie. La particularité de cette réunion ministérielle est qu’elle prévoit que les ministres soient accompagnés de représentantes et représentants des syndicats et des associations de cheffes et chefs d’établissements scolaires. Cette année, ce sont MM. David Rey (président du Syndicat des enseignant-es romand-es [SER]) et Simon Lagger (vice-président de la Conférence latine des chef-fe-s d’établissement de la scolarité obligatoire [CLACESO]).

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Ministre Martial Courtet en échange à Singapour

Les débats permettent aux délégations de présenter leurs projets mais aussi les défis auxquels ministres, syndicats et chefs d’établissement sont confrontés en matière de formation et de statut des enseignantes et enseignants. De manière générale, on peut dire que la plupart des pays représentés à Singapour souffrent d’un manque chronique d’enseignants. En ce sens, la Suisse ne fait pas exception.

En revanche, après les confinements scolaires COVID appliqués sur de longues périodes par plusieurs États en Europe notamment, notre pays se distingue par la solidité et la qualité de son système éducatif. Le ministre Courtet a ainsi été sollicité d’introduire les débats d’une des séances de travail en présentant le système suisse de la formation professionnelle que tous nous envient (vanitas vanitatis…). Plusieurs syndicats se sont ensuite exprimés pour relever tout l’intérêt de la solution suisse qui évite d’envoyer «tout le monde à l’université» avec les problèmes de décrochage scolaire que cela pose au niveau du secondaire II (20 % en moyenne dans l’UE) et la difficulté que rencontre ensuite la masse des diplômées et diplômés universitaires pour s’intégrer sur le marché du travail.

Last but not least! La délégation suisse a été très positivement surprise de constater combien (à plus de 12 heures d’avion et au milieu de l’Asie du Sud-Est) leurs homologues singapouriens connaissent et apprécient notre système éducatif suisse… Tel est en effet rarement le cas chez nos voisins européens à qui il faut expliquer, à chaque rencontre, que nous n’avons pas de ministère national (eh non!) et que la CDIP n’est pas une sorte de super-ministère supracantonal… bis repetita non semper placent!