Autrice: Anne-Sidonie Cochand Buchs, responsable de l’unité Planification des dossiers & services linguistiques
Die EDK betreibt intern eine Politik der sprachlichen und kulturellen Vielfalt ganz nach Schweizer Art. Ist dieser Multikantonalismus im Alltag ein Vor- oder Nachteil? Für uns ist es zweifellos eine Erfolgskombination!
Die EDK betreibt intern eine Politik der sprachlichen und kulturellen Vielfalt ganz nach Schweizer Art. Ist dieser Multikantonalismus im Alltag ein Vor- oder Nachteil? Für uns ist es zweifellos eine Erfolgskombination!
Die Blogbeiträge werden nur in der Sprache der Autorin/des Autors veröffentlicht.
Comme un certain nombre d’administrations publiques d’envergure nationale en Suisse, la CDIP pratique à l’interne une politique promouvant la diversité linguistique et culturelle «à la suisse»: chaque personne est libre de parler la langue nationale de son choix, mais doit aussi être à même de comprendre lorsqu’on lui parle dans une autre langue.
Dans les faits, la langue nationale «choisie» est généralement l’allemand ou le français (Schriftdeutsch ou français fédéral, on s’entend). Dans les coins de pause, les couloirs ou les bureaux partagés, il n’est cependant pas rare de surprendre un regard perplexe ou d’entendre un franc éclat de rire lorsqu’un collaborateur ou une collaboratrice découvre une nouvelle expression venant du pays de Vaud, de Bâle, du Haut-Valais, de Neuchâtel ou encore de Lucerne. En effet, parmi la soixantaine de personnes qui travaillent au Secrétariat général, on trouve de fiers représentants et représentantes d’une bonne quinzaine de cantons, si ce n’est plus.
Alors, le multicantonalisme dans une administration: avantage ou inconvénient? Confusion ou doux mélange bigarré? Pour nous, aucun doute, c’est la combinaison gagnante! En effet, la CDIP a entre autres missions de coordonner les mesures d’harmonisation (aussi rares que possible, mais autant que nécessaire) entre les 26 systèmes éducatifs que compte la Suisse. Dès lors, quelle meilleure façon de comprendre toute la complexité de nos spécificités locales – et d’en tenir compte – que de vivre cette diversité au quotidien?
À titre d’illustration, embarquez avec nous dans une journée type au sein du Secrétariat général.
C’est le matin. À la Maison des cantons, après un petit tour des bureaux voisins où l’on s’enquiert auprès de ses collègues si ça geits* (mélange entre ça va et wie geht’s) depuis la veille, on se met au travail. On büglet, on schaffet, on chrampfet… Pas question d’être à la strasse ou de raconter des witz: en çà et en là, on bosse. Mais ne soyons pas non plus trop stramm (rigides). En milieu de matinée, c’est l’heure du Z’nüni: par esprit de convivialité, nos collègues alémaniques se mettent à l’heure romande et prennent les dix-heures avec nous. C’est l’occasion d’échanger des Zältli, Schoggi, Täfeli, caramelle ou autres gourmandises pour accompagner le renversé, et de batoiller (bavarder) un peu: ici, point de Sürmu ou de potu (grincheux).
Retour au travail. Nous recevons une demande à réaliser ohne Frist… À comprendre dans le sens d’un arrangeant so bald wie möglich, al più presto possibile, ou d’un «aussi vite que possible» impératif? Pour tirer les choses au clair, rien de mieux qu’un Chropfleerete (discussion à cœur ouvert pour ne plus avoir de boule dans la gorge). Il se trouve en fait qu’il n’y a pas le feu au lac, on n’est pas à la kouéte. En fin de journée, après avoir bien mis les points sur les i et les Umlaut sur les u, il est temps de feu vert geben au dossier sur la PQual (et non PQ, comprenez «procédure de qualification») qui nous a donné tant de grain à moudre.
Comme vous le voyez, le multicantonalisme demande parfois quelques ajustements. En fin de compte, on ne peut cependant que se réjouir de ces apprentissages qui imprègnent notre quotidien de façon naturelle et ludique. Ils nous permettent de nous approprier de jour en jour la richesse de ces particularités que nous sommes appelés à conjuguer dans le cadre de notre travail. Une richesse exponentielle quand on apprend à naviguer entre les différents dialectes et us et coutumes…
Sur ce, il ne nous reste qu’à vous adresser, cher lecteur et chère lectrice, nos plus cordiales salutations. Ou, avec une sobriété toute germanique, Freundliche Grüsse.
*Merci à nos collègues pour leurs nombreuses contributions, parfois involontaires!