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Un cursus de maturité gymnasiale passera par une expérience d’échange ou de mobilité dans le futur. C’est une des innovations de la réforme acceptée par les cantons et la Confédération en juin 2023. Un plus formidable pour les élèves et de larges bénéfices pour les enseignant-e-s et les établissements de formation. Pour la Suisse et son système de formation, c’est aussi un pas dans la direction d’Erasmus+.

Ancrer les échanges et la mobilité dans les plans de formation
La Stratégie nationale de la Confédération et des cantons en matière d’échanges et de mobilités (2017) veut augmenter la part des échanges dans les écoles – au cours de leur formation tous les jeunes prennent part au moins une fois à une activité d’échanges ou de mobilité – mais aussi à mieux les ancrer dans les plans de formation. C’est désormais chose faite avec la maturité gymnasiale, puisqu’un nouvel article renforçant leur présence durant le cursus (Art. 22 Échanges et mobilité) est venu s’insérer dans la réglementation issue de la réforme de 2023.

Concrètement cela signifie que les écoles de maturité devront mettre en place les conditions nécessaires pour permettre à chaque élève de participer à des activités d’échanges et de mobilité dans une autre région linguistique en Suisse ou à l’étranger. C’est un pas important en direction de la Stratégie nationale, mais de l’intention à la réalité, il reste d’autres pas à franchir. Surtout que pour les établissements cette (douce) injonction peut faire peur. A tort.

De nombreuses formes d’échanges et de mobilités
L’offre d’échanges et de mobilités est très variée, allant de formats en ligne à des programmes d’échanges, individuels ou en groupes, pouvant s’étendre jusqu’à plusieurs mois. Il y a donc des alternatives à la mobilité individuelle, le format le plus classique et le premier réflexe quand on songe aux solutions de mise en œuvre. Par exemple les échanges scolaires ou de classes fondés sur des projets, de même que les projets d’échange numérique, offrent de belles retombées et permettent en outre à un plus grand nombre d’élèves de prendre part à un échange. Dans ce contexte, les élèves travaillent sur un projet d’une certaine durée avec une école partenaire et se rendent visite mutuellement. Ils acquièrent ainsi des compétences dans le domaine de la gestion de projet, s’ouvrent à d’autres cultures et à d’autres langues et développent leur flexibilité et leur confiance en eux.

Recourir aux ressources internes et locales
Il est aussi possible d’engager ou de recourir à des ressources internes afin de bénéficier des effets positifs des échanges et de la mobilité. Le programme d’assistant-e de langue (PAL) favorise aussi le développement de compétences interculturelles. Une exposition authentique à la pratique de la langue pour les élèves, l’occasion pour les enseignant-e-s d’enrichir leurs connaissances, et une ressource supplémentaire pour l’établissement. Les formats «internationalisation@home» permettent aux élèves qui ne participent pas à un projet de mobilité de vivre, eux aussi, une expérience d’internationalisation. Grâce aux jeunes qu’elle accueille, toute l’école entre en contact avec des élèves venu-e-s de divers pays et issu-e-s de divers contextes scolaires et culturels. Leur présence constitue un enrichissement pour une classe. L’école se transforme alors en un lieu de rencontre et d’apprentissage international tout à fait unique, qui permet aux jeunes en formation d’enrichir leur horizon et d’acquérir des compétences importantes pour leur avenir.

En fin de compte, pourquoi développer les échanges et la mobilité?
Les considérants de la réforme indiquent que les titulaires d’une maturité gymnasiale doivent être préparé-e-s à un monde toujours plus complexe et qui change plus vite. Ils doivent disposer de bonnes compétences de communication, avoir abordé la question des valeurs fondamentales de la société et être capables de jouer un rôle actif dans la société civile et la politique. Les échanges et la mobilité préparent les élèves à surmonter ces défis, constitutifs d’un monde multilingue et de plus en plus globalisé. A côté de l’acquisition de connaissances linguistiques, ils développent toute une série de «soft skills» primordiaux sur le marché du travail, comme l’autonomie, l’ouverture à d’autres cultures, la flexibilité et la confiance en soi. Des apprentissages pour lesquels la mobilité joue un rôle important.

C’est aussi un bénéfice pour les établissements et les enseignants. L’accueil d’élèves ou d’enseignant-e-s issu-e-s d’une autre culture enrichit les pratiques pédagogiques et in fine la qualité de la formation. L’échange avec d’autres collègues et d’autres établissements étoffe les partenariats et le réseau, au sein duquel l’innovation et les bonnes pratiques peuvent mieux être captées.

Un pas dans la direction de l’association à Erasmus+ et de la cohésion nationale
Cette nouvelle disposition fait aussi dans le sens dans la perspective d’une réintégration de la Suisse dans le programme d’éducation européen Erasmus+. La Suisse est en retard dans ce domaine et se doit de développer un contexte d’apprentissage plus international dans lequel les mobilités et coopérations devront être fortement intensifiées afin de se hisser au niveau des pays environnants. Les activités d’échanges entre gymnases de Suisse renforcent également la cohésion nationale et la compréhension entre régions linguistiques. Les jeunes de cette tranche d’âge constituent un public-cible privilégié pour atteindre l’objectif visé et dans lequel il faut investir!

Movetia (movetia.ch), en tant que centre de compétence en matière d’échanges et de mobilité, soutient les écoles dans la préparation et la mise en place de stratégies d’établissements ou de projets concrets, notamment grâce à différents outils, à des exemples de bonnes pratiques et à des conseils individuels.

*Les opinions exprimées par les auteurs invités ne reflètent pas nécessairement la position de la CDIP.